Nous nous levons aux alentours des 10h pour nous rendre à la prochaine destination définie : le parc de Minoo. On y trouve apparemment une chute d’eau de 30 mètres de hauteur et 5 de large au bout d’une marche d’à peine deux kilomètres au coeur d’une vallée forestière.
Nous prenons le métro jusqu’au terminal. L’endroit est sympa, on en profite pour faire un petit tour. On passe dans une petite boulangerie puis dans un 100yen shop dans lequel nous achetons quelques bricoles : un masque stylé pour André, masque de soin pour le visage pour Tara, des biscuits pour la route et pour moi une fourre de protection pas belle mais symbolique pour ma liseuse. Je me dis que comme je lis essentiellement des mangas avec, avoir une protection japonaise est plutôt sympa.

Nous cherchons notre direction et demandons à une gentille vieille dame de l’information si elle peut nous indiquer quel bus prendre. Elle nous indique l’arrêt et on est repartis. Une fois dans le bus, on commence à se demander si on n’aurait pas dû prendre notre billet à l’information.
On essaie de payer une fois entrés dans le bus mais la machine près du conducteur ne permet que de faire de la monnaie. On le réalise trop tard et le début du trajet a un petit goût de délinquance puisque pas payé. Resquilleurs sans frontières.
Après quelques arrêts, c’est le soulagement. On comprend enfin que le trajet se paie en sortant du bus ! Nos habitudes sont à nouveau chamboulées.
Minoo Minoo Minoo, viens par ici !

On arrive enfin à destination dans la petite ville de Minoo. C’est très charmant et on fait une pause toilette sur la place de la jolie petite gare avant de prendre le chemin de la chute.
On trouve de chaque côté de l’étroite petite route des shops en tout genre. Ce chemin nous mènera dans une gorge au bord de la rivière avant d’arriver dans la forêt.
Le climat est tropical. Les grillons crient très fort et on transpire tous abondamment. Le chemin monte, puis descend, puis tourne et retourne et nous rencontrons de nombreux croisements que nous prenons au hasard. Nous sommes à peu près sûrs d’arriver à destination puisque les gorges sont prévues ainsi.
On croise quelques statues et points d’intérêts au milieu de la forêt avant d’arriver en haut d’une colline pour passer aux toilettes. Il y a des araignées par-tout. Je crois qu’on a tous du sursauter au moins une fois à cause de celles-ci.


On redescend ensuite pour traverser petit pont gardé par un gentil policier qui nous invite à passer. Quelques chemins ont été bloqués à cause des dégâts dûs au typhon. Après quelques minutes de marche supplémentaire, on arrive au pied de la chute après avoir dépassé de charmants petites maisonnettes en bordure du chemin.
La chute
Il y a de quoi acheter quelques petites choses à manger là haut. Je prends un poisson grillé traversé par un pic en bois. Ca a un très bon goût de poisson mais c’est hy-per salé.

On reste là, assis près de la chute quelques instants afin de se reposer et d’observer un peu autour de nous. On y voit de nombreux couples et japonais du troisième âge.
La terrasse secrète
On redescend et on s’arrête au hasard dans un minuscule restaurant avec une terrasse secrète suspendue au dessus du vide au niveau de la gorge. On y commande une bière de la région et du curry que nous partageons par groupes de deux.

L’ambiance est vraiment unique. On en profite pour reposer nos jambes et sécher un peu notre sueur, bercés par le bruit de la rivière et détendus par la vue de l’eau qui coule à 10 mètres en dessous de nous.
Nano musée
On repart et redescend par un autre chemin pour s’arrêter dans un petit musée des figures importantes du japon tenu par un très synpathique vieil homme. Il nous explique que certains des portraits exposés là sont les fondateurs de Sony et autres grandes entreprises japonaises.
Temple, scarabées et papillons
On prend le temps de nous arrêter devant un temple pour récupérer des petits papiers de fortune. Je récupère une not so good fortune. Mince. Le dernier arrêt de la descente est un petit musée des insectes. Celui-ci présente une grande variété de scarabées et abrite également un petit Papillorama.
En ressortant, un gentil monsieur accompagné de sa compagne nous demande d’où nous venons et nous souhaite un bon voyage. Nous le remercions avec le sourire aux lèvres après qu’il nous ait donné sa carte de visite.
On arrive à l’arrêt de bus et je suis complètement lessivé. Arrivé à l’appartement je me douche et fais une power sieste pendant que les autres se préparent aussi alors que Keishi nous rejoint. On repart peu après pour aller manger des oily ramens et se promener de le quartier du shinsekai (new osaka).
Shinsekai
Keishi insiste sur le fait qu’il y a parfois des gens bizarres dans ce quartier et que nous pourrions même avoir des problèmes. Nous traversons l’artère principale d’une centaine de mètres sans aucun problème. Il y a peu de touristes et l’ambiance est plus spéciale et plus sombre qu’à Dotonburi. Un peu plus sale aussi peut être.

Nous traversons l’immense bâtiment du SPA World à l’extrémité du shinsekai avant d’acheter une bière et de nous laisser guider par Keishi qui veut nous montrer le deep osaka.
Deep Osaka
This is not a place for tourists, I usually do not go there. It is dangerous.
Un Keishi peu rassurant
Deep Osaka (ou Dark Osaka) se trouve à quelques centaines de mètres du Shinsekai. Ce sont en fait des rues alignées dans lesquelles des prostituées sont en vitrine dans des petits cubes, toujours accompagnée d’une manager assise à côté.
On nous explique qu’en réalité, du point de vue légal, ce sont des restaurants. On y paie 120CHF pour un snack de 15 minutes sauf que comme par hasard on tombe « amoureux » le temps d’un repas. Les rues sont beaucoup plus sombres, on y voit nos premiers homeless japonais. Keishi me demande de ne pas prononcer ce mot car ils le comprennent. Les gens dans ces rues ont l’air moins amicaux que dans les autres quartiers.
Nous marchons un peu plus loin pour voir le gratte-ciel le plus haut du japon : Abeno Harukas. C’est la plus haute tour de type building contenant des appartements ou bureaux.
Le sujet du stress japonais
Sur le chemin de l’appartement, nous discutons avec Keishi de la vie et du quotidien des japonais qui, très stressés, restent debout relativement tard pour se changer les idées et se détendre avant le lendemain. Apparemment tous les japonais sont de ce cas, même les étudiants. Ceux qui ne le sont pas vivent à la maison avec l’argent de leurs parents et ne trouvent que rarement un travail par la suite. Ces gens sont appelés Hikikomori.
Nous passons ensuite au sujet des mangakas qui paraît-il travaillent en général depuis la maison et ce sont les éditeurs qui viennent chercher les nouveaux chapitres sur place avant de les faire publier.
Une partie du groupe décide de ressortir et les autres restent dormir.
Le lendemain nous irons à Nara puis Kobe. Après une unique nuit à Kobe, nous nous dirigerons vers Kyoto.