Il est 9h, on se retrouve tous dans la voiture et c’est parti pour un loooong trajet. On aura discuté de tout et de rien, fait beaucoup de blagues et un blind test géré par Bryan mais André est trop fort pour nous. À un moment, Alex nous demande ce qu’il voit dans le ciel… en parlant du soleil. On lui fait tous ouvrir nos paquets de cartes de Pokemon TCG car c’est le seul qui a pas téléchargé l’app. Il a peu de chance, mais il sort quand même quelques bonnes cartes aux pioches miracles. Lui faire ouvrir tous nos packs deviendra un fil rouge de ce petit weekend entre potes, juste pour voir si la chance finit par tourner. Spoiler : pas vraiment.
Pour manger, on s’arrête sur une aire d’autoroute, dans un restaurant « Courtepaille ». On a bien timé l’arrêt parce que toutes les autres aires sur notre chemin avaient l’air tout droit sorties d’un film d’horreur. Celle-ci est un peu moins glauque, avec quelques trucs à voir après avoir traversé une passerelle faisant quand même un peu penser à un couloir de prison. On descend au restau, et là, surprise : toutes les tables sont vides. On a le Courtepaille pour nous tout seuls. D’autres clients finiront par arriver un poil plus tard, nous rassurant sur le fait que notre choix de restaurant n’est pas si mauvais. On commande des burgers, des saucisses, des salades. Ce n’est rien de bien incroyable, mais ça fait le job. On paie grâce à notre sponsor Revolut et on repart avec un petit café pour la route. André, lui, voulait s’acheter quelque chose, mais sa carte décide de faire grève : elle veut ni payer, ni retirer. Seb part à se rescousse avec du cash et on repart.
Le paysage commence à changer, la lumière est plus douce, et on sent qu’on approche. La voiture sort d’un petit tunnel, fait un virage, et là, on tombe sur un « Marseille » géant en lettres blanches, façon Hollywood. Stylé. On voit le port en contrebas dans lequel sont amarrés des bateaux de croisière énormes et des cargos encore plus gigantesques. On passe aussi au pied de deux grands buildings, probablement les plus hauts de la ville. On y est.
Depuis la voiture, on scrute les Marseillais pour voir comment ils sont habillés. Pas d’unanimité : certains sont en doudoune, d’autres en short et t-shirt. S’adapter à la saison est finalement une question de goût. On finit par rentrer dans un parking souterrain marqué « complet » en espérant profiter de la place de ceux qui ressortiront bientôt, et ça marche !
Seb parque la voiture, on prend les vestes et les sacs, j’oublie ma liseuse qui me manquera grandement pour les deux nuits à venir et on sort du parking. Après quelques pas, on tombe sur une statue représentant deux hommes dans une position douteuse. Puis on arrive à l’adresse de la chambre. L’ascenseur a des airs de salle d’opération. Il y a trois portes à passer, toutes avec un digicode, et je n’en retiendrai aucun de tout le weekend. Dans les couloirs et sur les portes, on trouve plein de petites phrases inspirantes bien mignonnes et très cliché. Une fois dedans, on prend le temps de découvrir ; il y a deux lits doubles dont un sur une sorte de mezzanine, et un canapé lit. On distribue les places, on pose nos affaires, on fait tous ce qu’on a à faire, et on entreprend de sortir pour se balader au Vieux Port.
Marseille #1
Le Vieux Port
Le Vieux Port est le cœur historique de Marseille, vieux de plus de 2600 ans. C’est ici que les Grecs fondèrent la cité de Massalia vers 600 av. J.-C., faisant du port un centre économique et maritime majeur en Méditerranée. Aujourd’hui, il reste un lieu emblématique de la ville, animé par ses bateaux de pêcheurs, ses marchés aux poissons et ses nombreux cafés et terrasses. Entouré de monuments historiques comme l’Hôtel de Ville et dominé par la Basilique Notre-Dame-de-la-Garde, le Vieux Port est aussi un point de départ idéal pour découvrir Marseille.
Le soleil commence déjà à disparaître et la lumière est magnifique. C’est vraiment très beau, et on comprend pourquoi c’est un endroit si emblématique. On longe la côte et on passe à travers un petit marché de Noël sur le thème des « santons ». J’apprend que ce sont des petites figurines et décors en terre cuite pour faire des crêches de Noël.
Les santons sont des figurines emblématiques de la culture provençale, particulièrement associées à la ville de Marseille. Le mot « santon » vient du provençal santoun, qui signifie « petit saint ». Ces figurines en terre cuite sont traditionnellement utilisées pour composer des crèches de Noël, mais elles ne se limitent pas aux personnages bibliques. En effet, les santonniers marseillais ont enrichi la crèche avec des représentations de métiers, de scènes de la vie quotidienne provençale et de personnages emblématiques comme le meunier, la poissonnière ou encore le boulanger.
C’est en 1798, après la Révolution française, que les premiers santons en argile sont apparus, créés par Jean-Louis Lagnel. À l’époque, les églises étant fermées, les familles cherchaient un moyen de célébrer Noël chez elles. Les santons sont devenus un art populaire, avec des ateliers et des marchés spécialisés, comme le Marché des Santons organisé chaque année à Marseille depuis 1803. Aujourd’hui encore, cet artisanat est ancré dans la tradition provençale et reste un symbole de la fête de Noël, transmis de génération en génération.
On ressort, on marche encore et, un peu plus loin, on fait une boucle dans les ruelles. On suit les directions qui nous inspirent pour finalement revenir sur nos pas en traversant un marché pour enfants. Des petites saynètes sont installées dans de grosses bulles, comme des boules de Noël. Il y a beaucoup de familles, des enfants partout, et aussi une belle brigade de policiers qui patrouillent.
On se retrouve de nouveau sur les bords du Vieux Port, et on choisit de se poser là pour prendre un verre. Les plus solides prennent du Ricard, les autres se contentent de quelque chose de plus soft. On reste là un moment à discuter, avec une vue superbe sur le port. La nuit est tombée maintenant.
Le Ricard, souvent simplement appelé « un petit jaune », est une boisson anisée emblématique de la culture provençale et de Marseille en particulier. Créé en 1932 par Paul Ricard, un jeune entrepreneur marseillais, ce pastis est rapidement devenu un incontournable de l’apéritif en France, symbolisant la convivialité, le soleil et l’art de vivre méditerranéen.
Le Ricard est composé principalement d’anis étoilé, de réglisse et d’un mélange d’herbes aromatiques, ce qui lui donne sa saveur unique et légèrement sucrée. Il se déguste traditionnellement avec de l’eau fraîche – 1 volume de Ricard pour 5 volumes d’eau – ce qui provoque cet effet trouble caractéristique dû à l’émulsion des huiles essentielles d’anis. Servi avec des glaçons, il est la boisson par excellence des terrasses marseillaises et des parties de pétanque.
Plus qu’un simple apéritif, le Ricard est un symbole culturel profondément lié à l’identité marseillaise et provençale. À Marseille, en prendre un, c’est s’immerger dans une ambiance chaleureuse et partager un moment simple et authentique entre amis. « Un Ricard sinon rien », comme disent certains.
On décide de se lever pour marcher encore un peu sur la Canebière. C’est très animé, avec des maisonnettes pour le marché de Noël et des gens dans tous les sens. On visite encore un peu les environs avant qu’il soit temps de se rendre au restaurant qu’on a réservé un peu plus tôt.
Et ça y est, on arrive au restaurant 1860 Le Palais et on s’annonce. Visiblement, la réservation n’est pas arrivée dans leur système, ce qui fait sourire la réceptionniste qui blague sur la fiabilité de son logiciel. Elle nous assure qu’elle va nous trouver une place et nous installe finalement dans un coin de la salle.
Marseille #2
Manger panisses et bouillabaisse
Les panisses sont une spécialité provençale à base de farine de pois chiche. Originaires du sud de la France et particulièrement de Marseille, elles se dégustent frites, dorées et croustillantes à l’extérieur, moelleuses à l’intérieur. La bouillabaisse, quant à elle, est une institution culinaire marseillaise. À l’origine un plat de pêcheurs, cette soupe de poisson mijotée avec des herbes, de l’ail et du safran est servie avec une rouille et des croûtons. Aujourd’hui, elle est souvent revisitée dans une version plus gastronomique, tout en gardant l’esprit de ce mets traditionnel.
On reçoit les cartes de menu de la part de Rebeca, avec deux « c ». Elle a l’accent et la chaleur du Sud, elle est très sympa et efficace. On passe nos commandes, et on ressort l’app Pokémon pour patienter et faire ouvrir un max de packs à Alex qui continue d’avoir très peu de chance aux tirages.
L’attente est longue, mais on discute et le temps passe vite. Les entrées arrivent : je déguste les premières panisses de ma vie, servies avec une délicieuse sauce aïoli. Très bonne découverte. J’accompagne ça d’un thé oolong parfumé au beurre salé. Combo inattendu, mais ça marche super bien.
Un peu plus tard, c’est la bouillabaisse qui arrive. Ou plutôt les « trois poissons façon bouillabaisse » pour être exact, comme indiqué sur la carte. La présentation est plus proche d’un plat gastronomique que d’une bouillabaisse traditionnelle, mais c’est très bon quand même. Rebeca nous verse la soupe directement dans l’assiette depuis une jolie et généreuse saucière.
La Charte de la Bouillabaisse a été créée en 1980 par des restaurateurs marseillais désireux de préserver l’authenticité de ce plat emblématique de la cuisine provençale. Face aux nombreuses variations et parfois aux contrefaçons éloignées de la recette traditionnelle, cette charte vise à définir les règles strictes pour une véritable bouillabaisse, respectueuse de son héritage culinaire.
Selon la charte, une bouillabaisse doit être préparée avec des poissons de roche frais, pêchés localement, tels que la rascasse, le congre, le saint-pierre ou le grondin. Le plat doit également inclure une soupe de poisson riche en saveurs, parfumée au safran, à l’ail et aux herbes provençales. La bouillabaisse est toujours servie en deux temps : d’abord la soupe accompagnée de croûtons frottés à l’ail et de rouille (une sauce épicée à base d’ail, de piment et de safran), puis les morceaux de poissons cuits à part.
Cette charte garantit non seulement la qualité des ingrédients, mais aussi le savoir-faire nécessaire pour préparer ce plat mythique, souvent perçu comme une célébration de la mer Méditerranée et du terroir provençal. Aujourd’hui, les établissements signataires de la charte perpétuent cette tradition culinaire, faisant de la bouillabaisse bien plus qu’un simple repas : un véritable rituel gastronomique.
Enfin vient le moment des desserts. Rebeca nous explique que certains ne sont plus en stock, et nous recommande de tous faire deux choix. Elle ira ensuite voir ce qui reste ou non. On choisi en conséquence. Je n’aurai malheureusement pas mon Paris-Brest, mais ma petite tarte au citron est délicieuse. Autour de la table, même les plus gros mangeurs ont du mal à finir les profiteroles qui sont gigantesques.
On ressort et on marche en direction du Cours Julien, une place bordée de bars, pleine de vie et de jeunesse. On fait le tour pour chercher une table libre, et on finit par en trouver une au Videodrome 2. Ça commande des bières et un vin chaud. Les serveurs sont sympa mais ils ont l’air un peu fatigués. Je remarque qu’il y a un petit événement avec une grand-mère qui servait des plats chauds, mais elle n’en a plus.
On boit tranquillement, on discute longtemps, et quand on commence à fatiguer, on repart en direction de la chambre. Arrivés, on a avec Alex un objectif en tête : se doucher. Mais il n’y a absolument aucune pression dans les tuyaux. Relou. On s’y met à deux pour faire des prières, invoquer les Dieux de la pluie et jouer avec les robinets de façon millimétrée pour obtenir enfin un mince filet d’eau, 15 gouttes par minute. Suffisant pour se laver, mais clairement frustrant.
Je me couche propre, mais très fatigué de cette journée. Le village s’endort.
Le lendemain, on se lève, on se prépare, on s’habille et on sort pour aller se faire un petit brunch pas trop loin. On commande des toasts avocat et œuf, un matcha pour moi. Une belle table de trentenaires bien posés, le soleil doré commence doucement à éclairer notre table. C’est parfait. J’observe un livreur Uber Eats, visiblement agacé d’attendre sa commande, son scooter garé juste derrière nous. Une scène qui me divertit quelques instants avant que l’équipe ne se lève pour se lancer dans une bonne journée de visite de Marseille. On va débloquer un max de zones sur la map avant le match de ce soir.
Mais d’abord, rapide passage à la chambre juste à côté pour attraper mes lunettes de soleil (qui, au final, ne me serviront que 10 minutes dans la journée). En sortant, il n’y a plus personne en vue. Je suis perdu, et évidemment, je n’ai pas de réseau. Je me rapproche de l’immeuble pour capter le wifi et j’écris aux autres. On finit enfin par se retrouver et on entame une marche dans les rues de Marseille pour arriver à la Basilique Notre-Dame-de-la-Garde.
Marseille #3
La Basilique
Notre-Dame-de-la-Garde
Surnommée « la Bonne Mère » par les Marseillais, la Basilique Notre-Dame-de-la-Garde est l’un des symboles les plus emblématiques de Marseille. Construite entre 1853 et 1864 par l’architecte Henri-Jacques Espérandieu, elle domine la ville du haut de sa colline à 149 mètres d’altitude, offrant une vue panoramique exceptionnelle sur Marseille et ses alentours.
Édifiée sur les vestiges d’une ancienne chapelle du XIIIe siècle, la basilique se distingue par son style néo-byzantin, avec ses mosaïques colorées, ses marbres et sa coupole richement décorée. À son sommet trône une statue dorée de la Vierge Marie portant l’Enfant Jésus, haute de 11 mètres, qui veille sur les marins et les habitants de la ville. Lieu de pèlerinage, elle est aussi un point de rassemblement incontournable pour les visiteurs venus admirer son architecture, son histoire, et surtout, le panorama unique qu’elle offre sur Marseille.
L’endroit est bondé de touristes, ce qui se comprend : c’est magnifique. La vue offre un 360° incroyable sur Marseille. On fait le tour, on admire l’architecture, et on passe brièvement à l’intérieur pour profiter du calme. Depuis l’arrière de la basilique, on aperçoit au loin l’Orange Vélodrome, où nous irons voir Marseille jouer ce soir. Dans un dernier coin encore inexploré de la terrasse, on en profite pour demander à quelqu’un de nous prendre une photo de groupe.
On redescend à pied après avoir repéré en contrebas un petit terrain de foot sur lequel a été tourné une bonne partie du clip de Bande Organisée qu’on a bien évidemment écoutée dans la voiture avant d’arriver.
De retour près du Vieux Port, on se pose en terrasse pour prendre un verre. Plus de cidre, alors je prends exceptionnellement une bière. Les plus solides se reprennent encore un petit jaune. Alex nous ouvre quelques packs Pokémon sans sortir quoi que ce soit de fou. On se met ensuite en quête d’un endroit pour manger. Après avoir longé 12 terrasses bondées, demandé des places à une serveuse stressée qui nous répond à peine, pris deux stops dans des restaurants où les cuisines venaient juste de fermer, on finit par trouver une double table aux Grandes Halles du Vieux Port.
C’est une grande halle où se côtoient plusieurs petits points de restauration divers et variés ; on y trouve pizza, sushis, burgers, nourriture vegan et autre. On se sépare pour explorer, et on finit par revenir chacun avec nos assiettes : burgers, hot dogs veggie, panisses. Tout est bon, et ça nous donne un bon regain d’énergie pour continuer la journée.
Marseille #4
Le quartier du Panier et le Centre de la Vieille Charité
Le Panier est le plus ancien quartier de Marseille. Niché sur une colline non loin du Vieux Port, il a été bâti peu après la fondation de la ville. Quartier populaire et authentique, il a longtemps accueilli les vagues d’immigration et garde aujourd’hui un charme unique avec ses ruelles étroites, ses façades colorées et ses petites boutiques artisanales. C’est aussi un haut lieu culturel avec des sites comme la Vieille Charité, un ancien hospice devenu un centre muséal et culturel. Le Panier est souvent comparé à un village provençal en plein cœur de la ville.
Situé au cœur du quartier du Panier à Marseille, le Centre de la Vieille Charité est un joyau architectural et culturel. Construit entre 1671 et 1749 par l’architecte marseillais Pierre Puget, ce bâtiment était à l’origine un hospice destiné à accueillir les pauvres et les nécessiteux de la ville, en application des politiques d’enfermement de l’époque.
L’ensemble se compose de trois ailes entourant une cour rectangulaire, au centre de laquelle trône une magnifique chapelle baroque surmontée d’un dôme en pierre rose et blanche. Inspirée de l’architecture italienne, cette chapelle est aujourd’hui un symbole du génie de Pierre Puget, considéré comme l’un des plus grands architectes français du XVIIe siècle.
Après avoir été abandonné au XIXe siècle, le bâtiment fut restauré dans les années 1970 pour devenir un centre culturel. Aujourd’hui, le Centre de la Vieille Charité abrite plusieurs institutions prestigieuses comme le Musée d’Archéologie Méditerranéenne, le Musée d’Arts Africains, Océaniens et Amérindiens, ainsi que des salles d’expositions temporaires et des espaces dédiés à la recherche.
L’édifice est également un lieu de calme et de contemplation, où la beauté architecturale se mêle à une lumière méditerranéenne unique, en faisant un site incontournable pour découvrir l’histoire et la culture de Marseille.
Seb propose d’aller faire un tour dans le quartier du Panier, et c’est une super idée. On passe devant une boutique remplie de savons de Marseille colorés, on y rentre et j’en achète quelques-uns pour offrir. On continue dans les ruelles mignonnes et colorées, dont une, entièrement bordée de plantes, décorée de dessins et de phrases inspirantes imprimées sur des feuilles A4. Au bout, il y a un petit virage qui nous intrigue. Avec Alex, on trottine pour aller voir ce qu’il y a. Spoiler : rien de spécial. On repart et on fait la course pour rattraper les autres qui ont pris de l’avance.
On arrive ensuite sur une grande place et on tombe sur le Centre de la Vieille Charité. La lumière dorée de fin de journée éclaire magnifiquement l’endroit. On décide de visiter, et on joue au jeu du mytho, du coup Bryan nous raconte son enfance en cet endroit. On fait le tour étage par étage, c’est calme, il y a peu de monde, et c’est vraiment un très beau lieu. Je pense aux photos que Tara aurait pu y prendre.
Dans certaines pièces, il y a de petites expositions, mais on ne prendra pas le temps de tout voir. En sortant, on salue le gardien et on va se poser à une terrasse juste un peu plus loin, au Bar des 13 Coins, en face de la Maison de la Boule. Une boutique à l’intérieur de laquelle il y a carrément un petit terrain de pétanque ! On prend un verre chacun, et la lumière commence à baisser. L’heure du match approche.
Marseille #5
Le Fort
Saint-Jean
Construit au XVIIe siècle sur ordre de Louis XIV, le Fort Saint-Jean servait initialement à protéger l’entrée du Vieux Port. Il est bâti à l’emplacement de structures plus anciennes, dont une commanderie des Hospitaliers datant du Moyen Âge. Ironie de l’histoire, le fort a longtemps été perçu comme un moyen pour le roi de surveiller les Marseillais plutôt que de défendre la ville. Aujourd’hui, il est intégré au MuCEM (Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée) via une passerelle moderne, et ses remparts offrent une vue spectaculaire sur le port et la mer.
Sur le chemin du retour, on fait un détour pour visiter le Fort Saint-Jean. On entre par une bâtisse moderne qui fait face au Vieux-Port. On monte les marches tandis qu’Alex, en pleine masterclass du jeu du mytho, m’explique qu’il a inventé les escaliers après avoir conçu les escalators et les ascenseurs. On fait le tour du fort, on prend quelques photos, et je note que le lieu est vraiment ultra bien aménagé pour les visites. Avec la lumière de fin de journée, ça donne au lieu une atmosphère presque cosy.
On tente de trouver la sortie avec Seb et Alex, mais on s’est vite fait perdu en voulant jouer les malins. On finit par retrouver Bryan et André. À nouveau tous réunis, nous n’avons bientôt plus que le match en tête. Mais avant d’y aller, il nous reste une dernière chose à faire. Seb a une mission bien précise : ramener un mascara extrêmement rare à la maison (c’est comme ça que je l’ai compris). On l’accompagne dans le grand centre commercial vers la Canebière pour trouver l’objet de la quête. Et comme il y a une FNAC juste à côté, j’en profite pour aller acheter mon manga souvenir de voyage. Je prendrai le tome 1 de Frieren, ma lecture du moment et mon plus gros coup de cœur depuis longtemps.
Cette fois, on a tout. On repasse à l’hôtel poser ce qu’il y a à poser, prendre ce qu’il y a à prendre, et pisser ce qu’il y a à pisser. On ressort aussitôt, car on veut se rendre au stade à pied et il y a un bon bout de chemin. Une longue marche dans les rues de Marseille s’en suit, avec l’Orange Vélodrome en ligne de mire et l’espoir d’une victoire de Marseille en tête.
Marseille #5
Le stade
Orange Vélodrome
Inauguré en 1937, le Stade Vélodrome est l’un des stades les plus emblématiques de France. Construit initialement pour accueillir des compétitions de cyclisme (d’où son nom), il est aujourd’hui dédié principalement au football et à l’Olympique de Marseille, club mythique de la ville. Agrandi et modernisé pour l’Euro 2016, il peut désormais accueillir plus de 67 000 spectateurs, en faisant le deuxième plus grand stade de France. L’atmosphère unique des soirs de match, avec les chants des supporters marseillais, en particulier ceux du virage Sud, est une expérience à part entière pour les passionnés de football.
Arrivés à quelques centaines de mètres, l’ambiance est électrique. La foule s’est rassemblée et la rue est temporairement bloquée pour laisser passer les bus de supporters. La logistique est impressionnante : rues fermées, voitures de police avec gyrophares, camions, ambulances, et même des militaires. La tension monte d’un cran.
Une fois entrés dans le stade, une jeune fille avec un baril sur le dos, une sorte de tortue de bière, nous propose des verres. On dit oui. Petit hic : elle galère à attraper les verres qui se trouvent sous son baril et elle nous demande de l’aide. Je m’y colle et je confirme, c’est vraiment galère. On repart avec nos bières, prêts à aller s’installer dans les gradins.
Là, je prends une immense claque. Je me sens minuscule dans cet endroit capable d’accueillir l’équivalent de toute la population de Bienne. Le mec assis à côté de moi ne sent pas la rose, mais on fera avec. On part ensuite acheter à manger. Bryan aura la chance d’attraper le dernier bucket de tenders, ce qui me contraint à me rabattre sur un wrap falafel qui ne vaut clairement pas son prix mais qui fait quand même l’affaire.
Le match commence. En fin de première mi-temps, « on » est menés 1 à 0. La deuxième mi-temps est tendue et permet quand même l’égalisation. À la toute fin, un penalty est sifflé pour une main. Le suspense est insoutenable. Le penalty est tiré, il rentre, et le public explose. Le stade est en folie. La malédiction de l’OM à domicile est brisée et je suis forcé de me dire que c’est un peu grâce à nous.
Le Vélodrome se vide petit à petit, et nous avec. On débriefe le match en marchant, la fatigue commence à se faire sentir. Retour à l’hôtel, où je termine la soirée par une douche toujours aussi compliquée, sous 3 gouttes à la minute. Je me couche après avoir vaguement préparé mon sac pour le lendemain.
C’est déjà le jour du retour, mais on a le temps de se faire un dernier petit brunch. Le restau qu’on vise, littéralement au pied de notre immeuble, ouvre un peu plus tard. En attendant, on commence par aller déposer les sacs dans la voiture pour être tranquilles.
Sur le chemin, Seb me fait remarquer un kiosque où je peux acheter l’édition du jour de L’Équipe. J’en avais parlé la veille après le match, donc ni une ni deux, je m’arrête. Problème : pas de cash et ce n’est pas assez pour payer par carte. Seb me dépanne des 2 euros 40 qu’il faut.
Quelques pas plus loin, on arrive dans la boutique officielle de l’OM, où les vrais fans s’achètent leurs maillots pendant que les faux fans attendent dehors. Je sais que je ne prendrai rien, mais c’est toujours intéressant de voir ce qu’ils proposent.
On retourne ensuite au brunch. On s’annonce, on s’installe à une table en terrasse, et on commande. Les œufs bénédicte sont très bons, la bonne note de l’endroit est largement méritée. On paie au comptoir avant de retourner au garage, récupérer la voiture et entamer le chemin du retour.
Comme à l’aller, on fait une petite pause pour manger. Les bouchons seront au rendez-vous à cause d’une grève des taxis, mais on arrive finalement à bon port en soirée, fatigués mais heureux de ce week-end. On se salue, on se remercie, et chacun rentre chez soi.
Banger ❤️